par Sophie MAXENCE
Plan de relance : un espoir pour le refuge animalier de Brax
L’aide de 20 millions d’euros de l’État devrait permettre à nombre de structures de protection animale de mener à bien leurs projets. Au refuge de Brax, en Haute-Garonne, la présidente Christine Salane est en plein travail pour faire avancer son dossier.
« Quand j’en ai parlé à notre Conseil d’administration personne n’y a cru » se souvient Christine Salane, elle-même sceptique lorsqu’elle a eu connaissance pour la première fois de l’aide de 20 millions d’euros accordée par l’État aux refuges et associations de protection animale. « Puis, quand nous avons compris que cette aide était bien réelle, nous y avons vu l’opportunité inespérée de mener enfin à bien un gros projet, que nous avons lancé il y a quelques années. » Le refuge animalier de Brax, en Haute-Garonne (47), a en effet prévu d’important travaux devant aboutir une refonte totale de sa structure. Il s’inscrit ainsi dans les objectifs de l’État qui souhaite moderniser le monde de protection animale en permettant aux petites associations, entre autres, d’améliorer et sécuriser leurs locaux, et d’augmenter leur capacité d’accueil.
Un projet de longue date
Créé en 1983, le refuge de Brax situé près d’Agen, était devenu vétuste. En 2003, l’énergique Christine Salane, 72 ans, en devient la présidente et fédère autour d’elle une « équipe soudée » d’une quinzaine de bénévoles actifs et de deux salariés. En 2011, le refuge est reconnu d’utilité public, ce qui va lui permettre quelques années plus tard, en 2016, de recevoir un important legs.
Suite au décès d’une personne âgée, le refuge a en effet reçu un don de 600 000 euros ce qui a permis à la structure d’envisager des travaux devenus incontournables : « plus rien n’est aux normes et l’assainissement est entièrement à revoir détaille ainsi Christine Salane. Par ailleurs, nous avons la chance d’avoir un vaste terrain, mais il est marécageux. Nous devons planter des pieux et établir des fondations couteuses, même pour le chenil. Cela représente la plus grosse partie de notre budget travaux. »
Propriétaire de son terrain, le refuge a fait appel à un architecte pour établir des plans et a déposé un permis de construire. Les travaux devaient commencer à la fin de l’année 2019. Mais la pandémie a mis en coup d’arrêt au projet. Cependant, ce contretemps a offert de nouvelles opportunités au refuge.
De nouvelles perspectives
A terme, l’ancien chenil à ciel ouvert du refuge de Brax doit laisser place à deux rangées de boxs, de part et d’autre d’un couloir central, ainsi qu’à une nouvelle chatterie.
« Pour ne pas dépasser notre enveloppe initiale, nous avons dû réduire au maximum les travaux prévus explique la présidente. Nous ne pouvions pas procéder à la rénovation de la totalité des chenils et les aménagements de la chatterie étaient réduits au minimum. Aujourd’hui, avec l’aide de l’État, nous espérons pouvoir rénover la totalité de nos boxs pour atteindre notre capacité d’accueil maximale de 80 chiens, et installer du chauffage dans certains d’entre eux. Nous comptons aussi organiser tout un bloc pour la chatterie, avec quatre cours, une cuisine et une infirmerie. » Par ailleurs, des travaux de voirie, l’installation d’un éclairage extérieur et la réfection des bureaux pour les bénévoles et les employés du refuge est également à l’étude.
La constitution et le dépôt du dossier
« Pour le moment les travaux n’ont pas commencé, indique Christine Salane. Nous travaillons sur notre dossier de demande d’aide. L’architecte sait que si nous obtenons l’aide prévue, on pourra remettre en place des travaux laissés de côté faute de moyens financiers. » Si la présidente reconnaît que les démarches à effectuer « sont un peu lourdes », la partie administrative de l’effraie pas pour autant.
Cependant, toutes les associations ne possèdent pas les ressources nécessaires pour accéder facilement et rapidement aux financements proposés par l’État. C’est pourquoi, courant janvier, une liste de structures sera publiée, destinées à appuyer les refuges et associations dans leurs démarches administratives pour déposer leur dossier de financement.
Au refuge animalier de Brax, si les démarches sont déjà bien avancées, il reste encore beaucoup à faire en prévision des travaux : « une partie du refuge sera condamnée pour un temps. Il faut donc prévoir de mettre les animaux concernés quelque part. Pendant six mois au moins, nous allons diminuer nos nombres d’entrées » a déjà prévu Christine Salane.