par Sophie MAXENCE
ACACED : une première session placée sous le signe de la réussite
Les retours positifs des participants à la session organisée début janvier par notre partenaire, nous éclairent sur une formation à la fois dense et instructive.
La loi du 30 novembre 2021 contre la maltraitance animale impose de nouvelles obligations aux associations de protection animales. Qu’elles soient avec ou sans refuges, ces dernières doivent désormais compter parmi leurs membres, au moins un détenteur d’une Attestation de Connaissances pour les Animaux de Compagnie d’Espèces Domestiques (ACACED)*.
Voir notre page dédiée à l’ACACED pour plus de renseignements à ce sujet
Cette attestation doit être délivrée par un organisme agrée par le ministère de l’agriculture. Solidarité-Peuple-Animale a travaillé avec l’une de ces structures, le Syndicat National des Professions du Chien et du Chat (SNPCC), pour proposer aux associations membres de la plateforme des formations en distanciel, à des tarifs préférentiels. Une première session de formation et d’examen s’est déroulée du 2 au 5 janvier 2023, avec le CNF-Pro (l’organisme de formation du SNPCC), réunissant 11 bénévoles de 7 associations félines de protection animale. Tous ont validé leur attestation à l’issus des trois jours de formation !
« On apprend plein de choses utiles »
Au-delà des nombreuses connaissances de terrain acquises par les bénévoles et responsables d’association, la formation, obligatoire pour l’obtention de l’ACACED, a permis de compléter et d’acquérir de nouvelles compétences. « Nous avons appris plein de choses utiles, surtout en ce qui concerne la réglementation » relate ainsi Christine Dayer, bénévole pour l’association l’Amicale féline des Corbières, dans l’Aude (11). « On s’est aperçu qu’on n’était pas tout à fait en conformité sur certains points, comme le transport des animaux. Cette formation va donc nous permettre de nous améliorer et d’avoir toutes les clés en main lors de nos prises de décisions futures » complète Gilles Caubet président des Chachous de Chacha dans le Val-d’Oise (95).
L’ACACED concerne l’ensemble des activités en lien avec les animaux. Certains points abordés lors de la formation étaient donc moins pertinents pour les associations. « Tout ce qui a trait à la reproduction et à la sélection ne nous concerne pas, mais étant donné que la formation s’adresse également aux éleveurs, cela fait partie des questions qui peuvent tomber le jour de l’examen » détaille Amélie Para de Bibou & Co, Matous des rues, dans le Rhône (69). « Ce sont des sujets un peu complexes, très éloignés de nos missions et sur lesquels nous aurions eu surement besoin de plus de temps de formation car nous n’avions que peu ou pas de connaissances de base » poursuit Gilles Caubet.
« Beaucoup de choses à assimiler en très peu de temps »
La formation se révèle ainsi exigeante par la diversité des thématiques abordées (voir encadré) et la densité des informations transmises. « Il y a beaucoup de choses à assimiler en très peu de temps » souligne Christine Dayer. L’examen, réalisé en ligne et sous forme de QCM, propose à chaque candidat une série de questions aléatoires. « On appréhendait toutes et tous ce test et finalement ça s’est bien passé, se réjouit Gilles Caubet. Il y a forcément des questions sur lesquelles ont pèche un peu car on ne peut pas tout voir en formation, mais avec du bon sens on arrive à répondre. » Pour mettre toutes les chances de son côté lors du test, un travail sérieux de préparation est recommandé. « J’avais pris beaucoup de notes pendant la formation, explique Amélie Para. On a beau être dans la protection animale depuis longtemps, les sujets abordés ne sont pas toujours simples. Sur l’alimentation par exemple, il y a beaucoup de choses à savoir sur les nutriments et les besoins énergétiques. »
« On était tous sur la même longueur d’onde »
La formation s’est également révélée enrichissante par les échanges entre les différents participants, et le profil de la formatrice. « Elle était géniale, elle connaissait très bien ses sujets et était familière du monde de la protection animale » souligne Amélie Para. « J’ai beaucoup apprécié de suivre cette formation avec d’autres associations sans refuge, qui font la même chose que nous. On était tous sur la même longueur d’onde. Cela a permis d’orienter la formation sur les points qui nous étaient utiles et d’appuyer sur les thématiques que nous avions besoin de travailler » indique pour sa part Céline Baron El Abdi de l’association Cats like dans les Yvelines (78).
L’inquiétude des associations
L’ACACED permet ainsi aux bénévoles d’associations de compléter leurs connaissances de terrain et de valider leur expertise à travers une attestation officielle, ouvrant la voie à une professionnalisation des activités. « Personnellement, je vais poursuivre avec une formation sur le transport d’animaux vivants car j’envisage d’en faire mon métier » indique Gilles Caubet. Cependant, la formation suscite l’inquiétude face à une réglementation lourde à mettre en œuvre. « L’application de tout ce que nous avons appris va énormément complexifier notre travail quotidien » anticipe Céline Baron El Abdi. Christine Dayer se préoccupe également des frais occasionnés par certaines mesures de mise en règle, comme la souscription à de nouvelles assurances. « On était heureux de faire cette formation mais c’est quand même la douche froide. Nous allons cependant tout faire pour entrer le plus possible dans les normes. »
* Ou un détenteur du certificat de capacité.