par Sophie MAXENCE
Adopte un ovin ou un caprin
©Poils de tendresse
Des chèvres et des moutons se trouvent aussi dans des refuges, dans l’attente d’un nouveau foyer. À condition d’avoir assez d’espace et de respecter la réglementation en vigueur, il est possible de les adopter.
Les ovins (brebis ou béliers) et les caprins (chèvres et boucs) sont aussi victimes d’abandons, ou peuvent se retrouver perdus au cours des déplacements de leur troupeau. Heureusement, grâce au travail d’associations comme Poils de tendresse, il est possible d’adopter ces animaux sous certaines conditions. Le printemps est une période propice à la réalisation d’un tel projet, car c’est notamment en ce moment que les besoins en adoptants sont les plus forts.
La « saison des moutons »
Le mois de mai est en effet une période de départ de la transhumance estivale. Alors que les troupeaux se déplacent sous la conduite de leur berger pour rejoindre les pâturages d’altitude, il n’est pas rare que quelques bêtes s’égarent. « Cela tourne autour de trois ou quatre ovins ou caprins perdus, détaille Allisson Sanchis, présidente de l’association Poils de tendresse. Il en va de même en fin de saison, avant l’hiver quand tout le monde redescend et quitte la montagne. »
L’association, nichée au cœur de la vallée de la Tinée dans les Alpes-maritimes (06), terre traditionnelle du pastoralisme, recueille depuis plusieurs années les bêtes perdues de la transhumance et Allisson Sanchis a développé un véritable savoir-faire en la matière : « quand les animaux sont identifiés, j’appelle l’éleveur qui lui-même appelle son berger pour qu’il soit prévenu. Parfois les troupeaux sont très grands et il est difficile de s’apercevoir qu’il manque une bête. Si le berger est déjà en haute altitude, il ne pourra pas faire demi-tour pour venir récupérer une brebis égarée. Dans ces cas-là, en accord avec l’éleveur, je garde l’animal et le met en règle pour le proposer à l’adoption. AU total dans mon refuge, j’ai une capacité d’accueil maximale de 10 ovins ou caprins. »
L’identification
Allisson Sanchis ne recueille par uniquement des animaux égarés lors d’une transhumance. « Il y a parfois des particuliers qui abandonnent leur animal : un chevreau c’est très mignon mais quand il commence à grandir et qu’il se met à manger les rosiers, certaines personnes préfèrent s’en débarrasser » déplore la présidente de l’association. Le plus souvent, les ovins ou caprins abandonnés sont retrouvés avec leur boucle d’identification arrachée, pour ne pas qu’on puisse remonter jusqu’au propriétaire. « Il y a aussi des particuliers qui connaissent mal le système d’identification des ovins et caprins et qui pensent que s’ils ont des boucles aux oreilles, c’est qu’ils sont forcément destinés à l’abattoir et donc les enlèvent pensant les sauver. » C’est pourtant tout l’inverse qu’il faut faire insiste Allisson Sanchis. Il faut absolument laisser leur identification aux chèvres et aux moutons, car cela est leur unique chance de retrouver leur propriétaire qui peut être un éleveur mais aussi un particulier ou une association. Il est également plus simple pour l’association de recueillir un animal déjà identifié pour pouvoir le proposer ensuite à l’adoption, que d’entamer toutes les démarches pour le mettre en règle.
Les obligations des adoptants
La détention d’une chèvre ou d’un mouton est encadrée par la loi et les particuliers qui souhaitent adopter ces animaux, même en tant qu’animaux de compagnie, doivent se soumettre à certaines obligations, comme l’explique Allisson Sanchis : « un adoptant doit se déclarer à la chambre de l’agriculture en tant que détenteur d’ovin ou de caprin. Il va alors obtenir un numéro d’exploitation, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il sera considéré comme un agriculteur. Par ailleurs, il faut respecter des règles sanitaires en réalisant tous les ans une prise de sang sur l’animal. Ces mesures ont été pensées pour les troupeaux afin de surveiller certaines maladies comme la brucellose. Elles sont moins adaptées aux particuliers mais il faut tout de même s’y soumettre. »
Si Allisson Sanchis reconnaît la contrainte que ces mesures sanitaires peuvent représenter, elle espère toutefois que cela puisse responsabiliser les adoptants et encourager les adoptions réfléchies. « Il m’est déjà arriver de refuser des demandes d’adoption de chèvre ou de mouton, et ce pour deux raisons principales : la première est un manque de présence humaine auprès de l’animal pour s’en occuper au quotidien, la deuxième est l’absence de clôture. Une protection est indispensable, pour protéger les animaux des chiens errants, parfois des vols ou bien encore du loup qui est présent dans notre région. Enfin, une personne vivant en appartement ne pourrait évidemment pas adopter un ovin ou un caprin. »
Le plus souvent, les adoptants de Poils de tendresse possèdent de grands terrains et souhaitent la présence d’une chèvre ou d’un mouton pour participer à l’entretien mais également pour bénéficier de la compagnie de ces animaux. Cela représente dans tous les cas un véritable engagement sur le long terme, l’espérance de vie étant de 16 à 20 ans pour les ovins et les caprins.
Pour contacter l’association, retrouvez son profil ici ; Poils de tendresse a toujours besoin de bénévoles bricoleurs et elle est, en ce moment, à la recherche de foin pour nourrir ses pensionnaires.