par Sophie MAXENCE
Les associations dédiées à la faune sauvage ont besoin d’aide
Les équipes du centre de soins pour animaux sauvages L'Hirondelle, en train de soigner un chamois accidenté en décembre 2023. ©L'Hirondelle
À l’occasion de la journée mondiale de la faune sauvage ce dimanche 3 mars, Solidarité-Peuple-Animal revient sur les difficultés auxquelles sont confrontés les centres de soins, en première ligne pour la préservation de notre biodiversité.
« Les centres de soins explosent en termes d’arrivées d’animaux et derrière on bataille pour trouver des financements parce qu’on n’a aucune aide de l’État. Cela met en danger plein de structures » déplore Anne Fourier, chargée de développement pour le centre de soins l’Hirondelle qui dispose de trois sites situés à Saint-Forgeux dans le département du Rhône (69), à Dardilly en banlieue lyonnaise et à Chalancon dans la Drôme (26). Les associations qui s’occupent des animaux sauvages sont en effet constamment sur la brèche alors que le nombre de demandes de prises en charge s’accroît.
« La population est plus sensible au sort des animaux sauvages ce qui est notamment lié à une communication plus présente sur les réseaux sociaux en ligne » détaille Anne Fourier. Une bonne nouvelle qui témoigne d’une prise de conscience générale sur la nécessité de préserver les espèces qui nous entourent. Mais pour faire face, les centres ont besoin de moyens financiers, humains et matériels. Surtout dans un contexte d’inflation. « Tout augmente : la nourriture, les médicaments, le matériel mais aussi le prix de l’électricité, spécifie Anne Fourier. À l’Hirondelle, nous avons beaucoup d’éleveuses électriques et de lampes chauffantes. Nous en sommes à 30 000 de facture d’électricité sur l’année. Heureusement nous pouvons encore compter sur les dons de particuliers. »
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Par ailleurs, l’activité des centres de soins de la faune sauvage est exposée aux variations climatiques intenses, de plus en plus courantes. « Chaque début d’année, c’est la grande incertitude. Par exemple, si une canicule survient au mois de juin, c’est dramatique. Les petits martinets qui n’ont pas appris à voler se jettent de leurs nids situés sous les toits, transformés en de véritables fournaises » explique Anne Fourier. Une tempête de neige ou de grêle ont également des effets dévastateurs sur la faune sauvage rendant l’existence de cet « hôpital pour animaux » d’autant plus nécessaire et urgente.
Une fermeture et c’est la catastrophe
Pourtant, comme d’autres centres, l’Hirondelle est parfois contraint de stopper temporairement son activité ce qui a des conséquences à grande échelle. « Les centres de soins des animaux sauvages se répartissent difficilement sur le territoire. Quand l’Hirondelle a fermé au mois de juin 2023, les départements du Rhône, de la Loire, de la Drôme et de l’Ardèche se sont retrouvés sans aucune solution puisque les centres de soins limitrophes étaient déjà saturés. Il n’y avait plus de prises en charge possibles pour les animaux en détresse de cette vaste zone que l’on couvre habituellement, c’était une catastrophe. »
L’arrivée des beaux jours annonce la période de plus forte activité pour les associations dédiées à la vie sauvage. Pendant le printemps et l’été, un centre de soins comme l’Hirondelle reçoit entre 100 et 200 appels par jours et accueille entre 80 et 100 animaux au quotidien. « Cela peut monter à 1000 voire 1500 prises en charge sur les mois de juin et de juillet » précise Anne Fourier. Les centres de soins ont donc besoin de renfort, mais là encore, le bât blesse. « Nous avons des difficultés pour trouver des gens investis et compétents, alors qu’il y a quelques années ont recrutait sans problème » constate Anne Fourrier, qui reconnaît que le travail demandé est dense et difficile. « On est confronté à de la détresse animale tous les jours, mais nos missions sont essentielles, ne serait-ce que pour éviter à un animal de souffrir pendant de longues heures sur un bord de route où tout le monde l’ignore. Et puis quand nous parvenons à relâcher un animal, c’est la cerise sur le gâteau et c’est ce qui nous fait tenir. »
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