par Sophie MAXENCE
Journées portes ouvertes, un événement clé pour les refuges
Dans un contexte sanitaire encore incertain, ces rencontres sont toujours des moments importants pour les associations, pour trouver de nouveaux adoptants, mais aussi pour mieux faire connaître leurs missions et tisser des liens entre les équipes et les visiteurs.
En cette période de rentrée, traditionnellement propice aux adoptions, plusieurs refuges pour animaux organisent leurs journées portes ouvertes. Ces événements, souvent préparés plusieurs mois en avance, peuvent attirer un large public. « Chaque année, nous accueillons en moyenne entre 600 et 800 personnes sur nos deux journées de portes ouvertes » détaille Helen Chastenet, la responsable du refuge ASA (Assistance et secours aux animaux) de Châtellerault dans la Vienne (86).
Priorité aux adoptions dans un contexte sanitaire encore incertain
Les adoptions sont l’objectif premier de ces journées portes ouvertes, particulièrement dans le contexte difficile de cette année. « Nous avons bien senti les effets de l’après-confinement, témoigne ainsi Helen Chastenet. Jusqu’à il y a encore trois semaines, nous avons récupéré beaucoup de chiens d’à peine un an et pas du tout éduqués. La situation n’est guère meilleure pour les chats. Nous avons eu énormément de chatons. Nous avons connu une accalmie mi-août, mais depuis début septembre les prises en charge sont reparties. On accueille entre 5 et 10 chatons par jour ! »
L’épidémie de Covid-19 n’a cependant pas eu les mêmes répercussions partout, comme nous l’explique Sarah Greiner, responsable NAC de la SPA de Saverne, dans le Bas-Rhin (67). « Sur l’année 2020-2021, nous n’avons pas eu plus d’abondons que les années précédentes, et les adoptions ont même mieux fonctionné, en partie parce que nous avons mis en place un nouveau système de rendez-vous que nous avons décidé de conserver. »
Dans la continuité de cette réorganisation, le refuge de Saverne a également revu le fonctionnement de ses journées portes ouvertes, transformées en « après-midi spéciales adoptions ». A la différence des autres jours, le refuge de Saverne accueille du public sans rendez-vous, à condition que les personnes aient un projet concret d’adoption, comme le précise Sarah. « Ceux qui souhaitent juste visiter le refuge ne pourront pas venir, en raison de la situation sanitaire. On leur laissera des formulaires sur le bénévolat et on prendra le temps de leur expliquer les choses, mais on refera visiter le refuge quand tout ira mieux. »
« Les gens viennent aussi pour aider »
Malgré les contraintes sanitaires, le refuge de Châtellerault a de son côté fait le choix de maintenir l’accueil du public dans son enceinte, en mettant en place une organisation impliquant gel hydro-alcoolique, sens de circulation et masque obligatoire. L’effort est important car au-delà des adoptions, les journées portes-ouvertes sont un événement clé pour la vie de cette association et son ancrage local. « Nous voulons saisir cette occasion pour expliquer aux gens comment nous fonctionnons et leur faire prendre conscience que nous ne sommes pas payés par l’Etat, ni par n’importe quel autre organisme, et donc que nous avons vraiment besoin de dons pour vivre » explique Helen Chastenet.
Le refuge organise ainsi une tombola, chaque année depuis 7 ans. « Tous les ans, elle grandit de plus en plus, se réjouit la responsable. Les visiteurs achètent des tickets, 2 euros pour l’un, et 5 euros les trois, et tous nos lots sont gagnants, ils adorent ! L’année dernière, tous nos tickets ont été vendus, comme quoi les gens viennent aussi pour aider, et pas uniquement pour adopter. »
Une rencontre conviviale et festive, contrainte de se réinventer
Les journées portes ouvertes sont ainsi des moments conviviaux et de partage. Mais cette année encore, il n’est pas toujours facile pour les refuges de maintenir ces rencontres festives. « En temps normal, les gens peuvent se restaurer sur place, visiter le refuge, se rendre sur nos stands avec des objets à vendre, détaille Sarah Greiner. Avant, c’était donc un peu plus cool. Aujourd’hui notre organisation est plus militaire, mais on n’a pas trop le choix ».
Cependant, la bénévole ne sait pas encore si cette ancienne formule de portes ouverte sera de nouveau adoptée à la SPA de Saverne. « Peut-être que nous trouverons un entre-deux. Car pour les bénévoles, c’est aussi beaucoup de travail : réserver la nourriture et un chapiteau, installer les bancs, des tables… C’est très lourd pour nous tous. Beaucoup ont une vie active en parallèle de leur engagement bénévole. »
A Châtellerault, la Covid-19 a également laissé quelques traces sur l’esprit convivial des journées portes ouvertes. « Avant, on faisait venir des artisans, des photographes et des artistes qui exposaient. Depuis l’année dernière on ne le fait plus parce cela prend plus de place, donc les gens seraient plus serrés. »
Cependant, pour les équipes, il est hors de question d’annuler l’événement, quels que soient les aménagements nécessaires. « Pour nous, c’est aussi la fête du refuge. C’est le moment où on se retrouve tous, bénévoles, employés, et les super donateurs qui viennent au refuge pour passer un petit moment avec nous. On espère du coup qu’il va faire beau ! »
- A la SPA de Saverne, une nouvelle après-midi Adoptions est prévue le samedi 2 octobre de 13h à 17h.
- Le Refuge ASA de Châtellerault organise ses journées portes ouvertes les 2 et 3 octobre, de 11h à 18h.