par Natalie PILLEY
Pas de collectes… pas de croquettes ?
De nombreux refuges nourrissent leurs animaux grâce aux collectes alimentaires organisées régulièrement par les bénévoles dans les supermarchés, jardineries, etc. En cette période de confinement, quelles solutions pour pallier l’interdiction des collectes et autres « opérations caddie » ?
Les refuges animaliers ont décidément bien des difficultés à affronter depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19 : fermeture aux bénévoles et au public, interdiction des adoptions… Certes, ces deux points cruciaux ont finalement été résolus grâce à des dérogations accordées par le gouvernement. Néanmoins, même si la reprise des adoptions va permettre de libérer des places dans les refuges saturés et surtout de faire rentrer de l’argent, les effets de l’arrêt brutal des collectes de croquettes, « opérations caddie », « journées adoption », lotos, vide-greniers, etc., se font cruellement ressentir.
Plus difficile pour les petites structures
C’est surtout le cas pour les petites structures, celles qui n’ont pas une grosse trésorerie et/ou qui ne disposent pas, dans un local sur place, d’un stock alimentaire suffisant leur permettant de « voir venir ». C’est vrai aussi pour celles qui sont géographiquement isolées, situées loin des grands axes routiers ou des usines de production d’alimentation animale qui font régulièrement des dons aux refuges dans leur périmètre géographique.
Au refuge « Pas si bêtes », en Seine-et-Marne, c’est l’alimentation féline qui fait actuellement le plus défaut : « On manque de nourriture pour les chats, car pour les chiens nous avons du stock, notamment grâce à l’aide de 30 Millions d’amis, explique Jeannette Bosquet, la présidente. Avant le confinement, certains de nos bénévoles (nous en avons une trentaine) effectuaient une grosse collecte trois fois par an chez Leclerc, et d’autres collectes, trois à six fois par an, dans des supermarchés moins importants. Mais actuellement, tous les gérants des magasins nous les refusent. »
Aider les personnes démunies à nourrir leur animal
Ces collectes permettaient notamment au refuge « Pas si bêtes » d’aider des personnes très démunies : « Nous en avons une vingtaine actuellement qui ont de grosses difficultés financières, et qui ont vraiment besoin de nous pour nourrir leurs animaux. C’est pour elles que ça nous inquiète le plus ! Alors, j’espère de tout cœur que les collectes pourront bientôt reprendre. »
Tous les refuges confrontés à ces difficultés sont donc obligés de réinventer leur mode de fonctionnement, s’adapter, se tourner vers d’autres solutions… Par exemple, Jeannette Bosquet a sollicité l’aide de la CNDA (Confédération Nationale Défense de l’Animal), basée à Lyon : « Ils nous ont promis une livraison de croquettes, pour bientôt. On l’attend avec impatience. »
100 tonnes de nourriture offertes par Royal Canin
Soyons positifs : il existe donc des solutions, notamment grâce à cette belle solidarité qui s’est mise en place dès le début de la crise pour pallier le manque de croquettes. Celle des associations de protection, bien sûr, mais aussi celle des plus gros « petfooders » comme Royal Canin, Mars Petcare, Nestlé Purina ou La Normandise. Implantée à Aimargues (Gard), l'usine de Royal Canin, par exemple, n’a pas hésité à apporter son soutien en fournissant plus de 100 tonnes de nourriture pour chiens et chats à 400 refuges – principalement des structures indépendantes – répartis sur tout le territoire. Royal Canin a également envoyé à 100 structures d’accueil « Rescue chat » de quoi nourrir l’équivalent d’une centaine de félins pendant toute la durée du confinement.
Déposer un sac de croquettes devant le refuge
Chacun de nous peut aussi, à sa petite échelle, aider les refuges à nourrir leurs animaux – rien n’empêche un particulier habitant non loin d’un refuge d’acheter un sac de croquettes lorsqu’il va faire ses courses et de le déposer devant la porte du refuge, en passant un petit coup de fil pour prévenir.
Mettre une annonce sur Solidarité-Animal
Enfin, n’oubliez pas que toutes les associations peuvent s’inscrire gratuitement sur la plateforme Solidarité-Animal et poster des annonces titrant, par exemple : « Besoin urgent de croquettes ». Grâce au moteur de recherche permettant une localisation géographique, par département ou code postal, cela permettra à tous les donateurs potentiels – particuliers ou entreprises – de les aider très rapidement.
Photo édito : le local dédié au stock de croquettes du refuge SPA de l'Espoir à Pierrelatte (Drôme)
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