par Sophie MAXENCE
Aves présente l’édition 2022 de la Journée mondiale pour sauver les Ours
©Aves France
Cette année, l’association Aves France organise une série d’événements en ligne, du samedi 19 février au lundi 21 février, date officielle de la Journée mondiale pour sauver les Ours.
La Journée mondiale pour sauver les Ours, organisée chaque année par Aves France (76) propose une édition 2022 entièrement en ligne, diffusée en direct sur les réseaux sociaux de l’association et sur la page officielle de l’événement. « On espère que nous pourrons organiser l’édition 2023 « en chair et en os », car c’est toujours plus sympa de pouvoir rencontrer les personnes. En attendant, cette édition en ligne va aussi nous permettre de toucher des gens qui ne peuvent pas forcément se déplacer » détaille Christophe Coret, le président fondateur d’Aves France.
Le programme dure trois jours, du samedi 17 au lundi 21 février, avec plusieurs temps forts, dont la projection du film documentaire Le retour des ours, et la rencontre avec Catherine Rutz, bénévole au Barenpark Schwarzwald, qui donnera des nouvelles de l’ourse Franca (ex Glasha) retirée à ces anciens propriétaires forains.
« Dimanche à 18h, nous allons également présenter notre prochaine campagne menée avec l’équipe du moteur de recherche Lilo, indique Christophe Coret. Nous voulons mettre l’accent sur la problématique des animaux sauvages encore utilisés dans l’industrie du cinéma. » Si Aves salue l’avancée de la récente loi contre la maltraitance animale qui prévoit l’arrêt de l’exploitation de la faune sauvage dans les cirques et les delphinariums*, l’association souhaite aller plus loin en mobilisant le grand public sur le traitement des animaux sauvage dans le monde de la culture. « Il faut que les gens comprennent que des animaux dressés et captifs sont utilisés pour certains films de fiction ainsi que dans certains documentaires animaliers. Et ce n’est pas toujours précisé dans les génériques. Pour nous c’est trompeur vis à vis du public. » Si la société a aujourd’hui pris conscience de la souffrance des animaux sauvages utilisés dans l’industrie du spectacle, Aves France regrette que seule la partie la plus visible, comme les cirques, ne soit concernée*.
« Dans un premier temps, on souhaiterait que les gens s’interrogent lorsqu’ils voient dans des films ou des documentaires, des animaux sauvages réaliser des choses qui ne leur semblent pas correspondre à un comportement naturel. Ensuite nous allons demander au ministère de la Culture de rendre obligatoire une mention à destination du public, lorsqu’un animal captif a été utilisé pour réaliser un film. A terme, nous voudrions qu’une banque d’image soit créée afin que les productions puissent se passer complètement des animaux. »
Travailler sur la cohabitation entre l’ours et les activités humaines
Concernant la présence de l’ours en France aujourd’hui, Christophe Coret se montre optimiste. « La population d’ours dans notre pays va plutôt bien par rapport à il y quelques années, indique -t-il. Nous sommes maintenant à une soixantaine d’ours dans le massif pyrénéen. La difficulté, désormais, est de parvenir à la cohabitation entre ces ours et les éleveurs. Depuis un an, nous avons lancé une mission d’écoute des bergers pour essayer de comprendre quelles étaient leurs difficultés, et leur apporter des solutions en termes de protection des troupeaux. On veut vraiment continuer ce travail car nous sommes convaincus que ça peut marcher. Aujourd’hui, à chaque fois qu’on évoque l’ours, ou le loup, on parle de conflits et des moutons qui sont mangés, alors qu’on aurait pu mettre en place depuis des années des solutions pour protéger les élevages. Cette représentation négative de nos grands prédateurs nous empêche également de développer des activités positives autour de l’ours ou du loup, comme en Espagne où ces animaux participent à l’activité touristique. »
Aves est à la recherche de bénévoles pour renforcer ses équipes
Aves France compte aujourd’hui 2140 adhérents, grâce à une campagne d’adhésion à 1 euro lacée l’année dernière et reconduite cette année. « Nous ne voulons pas que le coût de l’adhésion soit un frein pour des personnes qui font déjà partie d’autres associations et qui souhaiteraient nous soutenir. En nous rejoignant, cela peut également leur donner envie de participer à certains de nos dossiers. »
L’association est ainsi toujours à la recherche de bénévoles pour renforcer les équipes déjà constituées. Christophe Coret tient toutefois à prévenir : « souvent les gens pensent qu’en rejoignant une association de protection de faune sauvage, ils vont être en contact avec la nature, se rendre sur le terrain. Mais il faut savoir que la protection de la nature aujourd’hui, c’est surtout beaucoup de sensibilisation des élus et du public et du travail juridique. » Pour cela, Aves ne recherche pas de profils particuliers mais avant tout des gens motivés, prêts à se former et à s’investir sur le long terme.
Le président de l’association nous donne ainsi un exemple de mission : « nous avons reçu des financements pour accompagner les éleveurs dans la protection de leurs troupeaux face au retour du loup dans différentes régions. Pour réaliser cette campagne, nous avons besoin de bénévoles qui effectuent une veille des articles de presse, identifient les éleveurs témoignant avoir été victimes d’attaques, et aillent à leur rencontre pour leur proposer des solutions. Nous recherchons notamment des personnes en Seine-Maritime, en Normandie et dans la Nièvre. »
Pour contacter Aves France, consultez son profil en cliquant ici
*La loi prévoit d'interdire d'ici 2028 la détention et le spectacle d'animaux sauvages dans les cirques itinérants (et d'ici 2023 l’acquisition et la reproduction de ces animaux), et d’ici 2026 les spectacles de dauphins ou d'orques.