Article publié le 26 Avril 2022 18:00:00
par Sophie MAXENCE

Focus sur les cochons d’Inde, des animaux mal connus

Yasmine, un cochon d'Inde pris en charge par Les P'tites pattes-à Chon © Les P'tites pattes-à Chons

 

Deux associations, passionnées par ces petits rongeurs, se sont spécialisées dans leur prise en charge afin de les sauver des abandons et des maltraitances dont ils sont souvent victimes. Découvrez plus en détails leurs actions, et les moyens de les soutenir.

Certaines associations de protection animale sont spécialisées dans la prise en charge des nouveaux animaux de compagnie, les NAC, plus précisément de différentes espèces domestiques comme les lapins, les furets ou des petits rongeurs. Les besoins en termes de sauvetages et d’adoption sont grands pour ces animaux victimes d’achats coup de tête, d’une méconnaissance de leurs besoins, et d’une réglementation qui n’encadre pas suffisamment les conditions d’acquisition et de détention de ces animaux.

Parmi les associations NAC, certaines ont développé une expertise encore plus poussée en recueillant une seule espèce. C’est le cas des P’tites pattes à Chons, dans le département du Nord (59), et des Foli’chons en Côte-d’or (21), deux associations françaises spécialisées dans les cochons d’Inde. Ces deux structures expliquent faire face à d’importantes demandes d’abandons de la part de particuliers déclarant ne plus pouvoir s’occuper de leur animal, après un changement de vie personnelle ou professionnelle, ou bien encore parce qu’ils se trouvent « débordés par les naissances » comme l’indique Marine Sagnes, présidente des Folichons. « Il arrive que des personnes achètent des femelles gestantes en animalerie, sans que cela ne leur soit indiqué. Elles se retrouvent rapidement avec des portés » explique également Florence Dusséaux, présidente des P’tites pattes-à Chons.

« Les personnes n’ont pas toujours conscience d’être maltraitantes »

Pour les deux associations, il est ainsi indispensable que la vente des cochons d’Inde soit mieux encadrée d’une part, et que les personnes soient mieux informées sur le mode de fonction et les besoins propres de ces animaux d’autre part. « Le but de notre association est d’aider les cochons d’Inde issus d’abandons et de sauvetages, mais aussi d’aider ceux qui vivent chez des particuliers pour qu’ils aient de meilleures conditions de vie car malheureusement, les personnes n’ont pas toujours conscience d’être maltraitantes en ne respectant pas les besoins de ces animaux » détaille Florence Dusséaux.

Pickies, un cochon d'Inde issu d'un sauvetage par les Foli'chons © Les Foli'chons

La responsable des P’tites pattes-à Chons rappelle ainsi les règles élémentaires à suivre lorsqu’on décide d’avoir un cochon d’Inde : « comme il s’agit d’animaux grégaires, qui communiquent beaucoup entre eux, il faut qu’ils soient au moins deux, du même sexe pour éviter les reproductions. Ce sont également des animaux de proie qui ont besoin de beaucoup marcher. Il leur faut donc un espace de vie suffisant. A l’association nous demandons à nos adoptants d’avoir une cage d’au minimum 1m40 pour deux cochons d’Inde. Mais plus c’est grand mieux c’est. Il faut également savoir que les cochons d’Inde ne sont pas animaux « propres » qui vont toujours faire leurs besoins au-même endroit. Il faut donc mettre en place un système de litière adapté, soit avec des tissus absorbants que l’on lave régulièrement, soit en utilisant de la litière naturelle, de chanvre ou de lin. Attention aux copeaux de bois qui peuvent être très irritants pour ces animaux ! »

« Les cochons d’Inde doivent toujours avoir du foin à disposition »

L’autre élément clé à connaître sur les cochons d’Inde est leur besoin en alimentation. Ces animaux sont des herbivores strictes qui mangent essentiellement de l’herbe et des légumes frais. Les granules aux céréales que l’on trouve dans le commerce ne sont en aucun cas adaptés insistent les associations. Il faut également savoir que, comme nous humains, les cochons d’Inde n’assimilent pas la vitamine C et que parfois des compléments leurs sont nécessaires. En outre, le foin est essentiel pour eux. « Les cochons d’Inde doivent toujours en avoir à leur disposition car cela leur permet d’user leurs dents qui poussent de 5 mm par mois » précise Marine Sagne. « Ma grosse angoisse quand je récupère des cochons d’Inde est de savoir quel va être l’état de leurs dents, c’est souvent un gros problème, explique pour sa part Florence Dusséaux. S’ils n’ont pas été nourris correctement, il faut une intervention vétérinaire pour un limage, sous anesthésie, ce qui n’est pas sans risque sur ces petits animaux, et ce qui représente un coût important pour l’association. »

Annonce de l'association Les P'tites pattes-à Chons

Les besoins des associations

Parmi les autres problèmes les plus fréquents que l’on peut trouver chez les cochons d’Inde se trouvent les problèmes de gaz dans l’abdomen que ces animaux ne parviennent pas à évacuer, les problèmes de peau (dont la galle et la teigne), et les problèmes de kystes ovariens pour les femelles. « Un cochon d’Inde est très délicat quand des bonnes conditions de vie ne lui sont pas assurées » résume ainsi Florence Dusséaux.

Les associations qui recueillent des cochons d’Inde ont donc d’importantes dépenses vétérinaires. L’autre budget le plus important concerne la nourriture fraiche, qu’il est en outre plus difficile à obtenir lors de collectes. « Nous avons une quarantaine de cochons d’Inde à l’association qui consomment chacun entre 150 et 200 grammes de légumes frais par jour, détaille Marine Sagne. Pour faire face à ses besoins, nous avons créé plusieurs partenariats avec des enseignes pour récupérer leurs invendus, qui restent tout de même propres à la consommation. »

Enfin les familles d’accueil sont toujours recherchées. Les P’tites pattes-à Chons, qui ne fonctionne qu’avec des familles d’accueil, recherche des bénévoles à Maroilles, Valenciennes et Lille. « Les frais vétérinaires sont pris en charge par l’association, et on fournit si besoin le matériel et le foin. Mais on ne peut pas fournir de la nourriture fraiche tous les jours » précise Florence Dusséaux. Quant à l’association les Foli’chons, la présidente indique avoir toujours besoin de familles d’accueil prêtes à aider en cas de manque de place au refuge. Pour les deux associations, il est en outre important que les personnes qui se proposent connaissent les besoins des cochons d’Inde, « même si on est là pour les accompagner et expliquer ce qu’il faut » souligne Marine Sagne. « Il faut avoir conscience de ce que cet engagement représente » conclut Florence Dusséaux.

 

Si vous souhaitez soutenir ces associations, retrouvez les annonces des P’tites pattes-à Chons et des Foli'chons sur notre site.