par Sophie MAXENCE
Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, engagé auprès des chats des rues
Situé dans l’Aude, cette petite commune de moins de 1000 habitants offre un exemple d’implication dans la cause animale.
« Cela fait 15 ans que la commune est sensibilisée au problème des chats errants » se réjouit Christine Dayer, conseillère municipale de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, dans l’Aude (11) et secrétaire de l’association la Féline de Lagrasse. Concrètement, la mairie travaille avec cette association locale en investissant dans l’achat de matériel de trappage et en participant financièrement aux actes de stérilisations et d’identifications des chats. « Depuis 2016 nous en sommes à une centaine de stérilisations » indique l’élue. Par ailleurs, la commune subventionne l’association à hauteur de 400 euros par an.
Malgré ce travail de fond et une régulation des naissances grâce aux stérilisations, la problématique des chats errants continuait à soulever des tensions auprès de certains habitants, comme l’explique Christine Dayer. « Plusieurs personnes se plaignaient de nuisances causées par les félins. Nous nous sommes donc mis à la recherche d’une solution et c’est comme cela que nous sommes entrés en contact avec One Voice qui propose l’installation de chalets nommés les Chatipi. Ils sont financés à 100% par l’association, qui donne aussi 300 euros de grillage pour clôturer et offre trois stérilisations.»
Un « havre de paix » pour les chats libres
Le principe du Chatipi est d’offrir un lieu de vie aux chats libres (c’est à dire stérilisés, identifiés puis relâchés) afin qu’ils puissent se mettre à l’abri et être nourris en toute sécurité. « Les chats ont un petit havre de paix où ils vont pouvoir manger et dormir. L’espace est clôturé, le chalet est isolé et aménagé pour le confort des félins » détaille la conseillère municipale.
Selon cette dernière, « l’essai est concluant » auprès des habitants. « En allant à la rencontre des personnes à qui les chats pouvaient poser problèmes, on constate qu’ils sont satisfaits par cette installation. Le chalet est situé au centre du village. Les chats libres s’y regroupent pour manger, dormir et faire leurs besoins dans un bac à sable qui est régulièrement nettoyé. « Cela évite qu’ils aillent dans les jardins des particuliers. Ça facilite la vie de tout le monde. »
Le nourrissage des chats et l’entretien du chalet est assuré par une équipe de six bénévoles. « Le chalet est ouvert, si des personnes veulent venir voir les chats, leur donner à manger, cela ne pose pas de problème. L’idée serait de pouvoir impliquer les habitants même si pour l’instant personne ne s’est encore proposé » explique Christine Dayer.
Des actions de communication et de sensibilisation
Quant aux éventuels problèmes de sécurité que cette exposition pourrait poser aux chats libres, l’expérience de Saint-Laurent--de-la-Cabrerisse montre, au contraire, que l’installation du chalet diminue les cas de maltraitance. « Nous avions auparavant plusieurs cas de chats empoisonnés, pris au collet ou tirés à la carabine. Depuis l’installation du chatipi, cela a changé » se félicite Christine Dayer.
En plus d’être un lieu de refuge pour les chats, le chalet est un outil pédagogique. « Lors de l’installation du chalet, nous avons organisé une réunion publique pour informer les habitants et expliquer le fonctionnement de ce lieu. Nous avons également expliqué le travail de stérilisation que nous menons auprès de chats errants et dans quels objectifs. »
A l’instar de de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, les communes engagées pour la cause animale comptent parmi leur conseil municipal, des personnes moteurs pour porter ce sujet et mettre en œuvre des actions. « Je suis très concernée par la cause animale et c’est pour cela que je me suis investie dans l’équipe municipale » explique ainsi Christine Dayer, qui se réjouit de pouvoir compter sur un maire, Xavier de Volontat, « à l’écoute. C’est pour cela que nous pouvons avancer. »