par Sophie MAXENCE
Bilan de l’été 2022 (1/2). Le coup de chaud des associations
Alors que le mois de septembre bat des records de températures, retour sur les effets des vagues de chaleur successives qui ont soumis refuges et associations à rude épreuve.
« Dans le sud-ouest, nous avons beaucoup souffert de la chaleur cet été, et ce n’est pas fini » fait savoir Nathalie, bénévole au refuge du Ramier - SPA de Montauban dans le Tarn-et-Garonne (82). Alors que le mois de septembre bat des records de températures, de nombreux refuges et associations attendent avec impatience le retour d’un temps plus clément.
La problématique climatique touche en effet de plein fouet les animaux pris en charge par les structures de protection animale, ainsi que les salariés et bénévoles. « Le personnel a eu des conditions de travail difficiles cet été, souligne Nathalie. Il faut souvent être dehors avec les animaux et nous n’avons pas de pièce climatisée. Le gros ventilateur ne suffit pas. » S’il fut difficile pour les humains de lutter contre le thermomètre, les chiens du refuge du Ramier ont en revanche pu bénéficier de nouvelles installations dès les premières vagues de chaleur. Grâce à un appel aux dons, le refuge a acheté des coques en plastique transformées en petites piscines et mises à la disposition des animaux. De plus, un système de brumisateur a été installé via un tuyau d’arrosage percé, placé le long des boxes.
Protéger les plus fragiles
Au refuge de l’Espoir - SPA de Pierrelatte et du Tricastin, dans la Drôme (26), le même type de brumisateur a été adopté il y a de cela quelques années, alors que les températures excessives et le manque d’air ont failli coûter la vie à l’un des petits protégés de l’association, un chien brachycéphale particulièrement sensible aux fortes chaleurs. La santé des animaux peut ainsi se trouver menacée par les épisodes de canicule, en particulier les plus fragiles. Alexandra Duchesne, responsable de la Confrérie des P’tits vieux en Haute-Vienne (87), en sait quelque chose. Son association recueille des chats et chiens âgés ou avec des pathologies lourdes. « Heureusement, nos petits cardiaques se sont maintenus, on n’a pas eu de soucis, se réjouit Alexandra Duchesne. Pour faire face à la chaleur, nous avons installé un salon de jardin à l’extérieur dans un endroit ombragé. Nos chihuahuas ont passé leurs après-midis dehors et ne rentraient que tard dans la soirée, vers 23h. L’année prochaine, nous envisageons l’achat d’un deuxième canapé pour que les animaux soient plus à leur aise », précise la responsable.
Adapter son mode de fonctionnement
Au-delà des installations spécifiques, les refuges et associations ont dû adapter leur mode de fonctionnement. « Contrairement aux années précédentes, nous n’avons pas pu cet été sortir nos animaux l’après-midi tellement il faisait chaud. Nous avons également limité l’accès des personnes extérieures pour éviter que les chiens ne s’excitent trop », détaille Florence Damery, présidente du refuge de l’Espoir.
Du côté des associations s’occupant des chats, les effets des fortes chaleurs se sont également fait ressentir. « A cause de la canicule qui a sévi en Gironde et d’arrêtés préfectoraux, nous avons dû annuler une permanence et une journée d'adoption, regrette ainsi l’École du chat libre de Bordeaux. Concernant les campagnes de stérilisation, la capture des chats a dû s'organiser en toute fin de journée pour limiter les risques de la chaleur sur les bénévoles et les animaux trappés. Nous avons aussi privilégié les cages grillagées ouvertes ou les cages fabriquées par nos soins, ventilées sur les côtés, ainsi que des transports en voiture uniquement le soir tard et le matin tôt. »