par Sophie MAXENCE
A.D.A.D.A, aux côtés des ânes victimes d’abandons et de maltraitance
©Refuge A.D.A.D.A
La plus ancienne association nationale de défense et de protection de l’âne ne cesse de développer ses missions autour de cet animal, victime de son succès.
« Et voilà nos nouveaux pensionnaires provenant de Gaza dans leurs prés. » A l’été 2022, la page Facebook de l’association A.D.A.D.A, association nationale des amis des ânes, située dans le Puy-de-Dôme (63), a donné des nouvelles de l’une de ses nombreuses opérations de sauvetage. Par l’intermédiaire d’une association israélienne, le refuge a recueilli 22 ânes sauvés d’un trafic pour la vente de leur peau à destination du marché chinois. Une fois soignés, les animaux vont pouvoir être proposés à l’adoption.
Des organismes et associations font ainsi régulièrement appel à A.D.A.D.A pour placer des ânes en difficulté. Cette structure est la plus ancienne association de protection de l’âne. « A.D.A.D.A a été créé en 1968 par la peintre corrézien Raymond Boissy, relate Marinette Panabière, actuelle présidente. A l’époque il s’agissait de réhabiliter l’âne qui disparaissait de notre pays, remplacé par les tracteurs. En 1999, quand je suis devenue présidente, la situation de l’âne avait changé et pour faire face aux nombreux cas d’abandons et de maltraitance, nous avons décidé de créer un refuge, officiellement ouvert en 2003. »
« On constate depuis des années un phénomène de recrudescence d’abandons »
Actuellement, près de 300 ânes vivent au refuge A.D.A.D.A constitué de 52 prés. « Les animaux sont repartis en fonction de leur âge, sexe, caractère, état de santé » détaille l’association. Ce lieu unique est géré par une équipe de 17 salariés, assistés de bénévoles, assurant les soins des animaux, l’entretien des prés, des clôtures et des locaux.
A vocation nationale, le refuge accueille des ânes rescapés de la filière boucherie, ou placés par la justice à la suite d’abandons ou d’actes de maltraitance. « On constate depuis des années un phénomène de recrudescence d’abandons, en partie liée à un engouement autour de l’âne, détaille Marinette Panabière. Il y a les personnes qui prennent des ânes sans savoir que cet animal vit longtemps, jusqu’à 40 ans, et qu’il nécessite des soins et de l’attention. Ce n'est pas une tondeuse pour les champs. » Selon la présidente, l’association gère ainsi en moyenne une dizaine de cas de maltraitance par mois. L’A.D.A.D.A recueille également de plus en plus d’animaux dont les propriétaires, frappés par l’indigence, l’âge ou la maladie, ne peuvent plus s’en occuper, ou dont le maître est décédé.
Parmi les pensionnaires du refuge, certains, trop âgés ou malades, sont voués à rester au sein de l’association, et d’autres sont proposés à l’adoption. L’un des objectifs d’ A.D.A.D.A est aussi de promouvoir les recherches sur le monde asin. « Nous avons fait pas mal d’études sur les ânes, pour la nourriture ou dans le domaine de la santé. En France, il y a seulement quelques cliniques spécialisées sur les ânes, sinon la grande majorité des connaissances ou des appareils de soins sont faits ou réglés pour les chevaux, explique Marinette Panabière. Mais on ne soigne pas du tout la même façon un âne qu’un cheval ».
3 500 à 5 000 euros de frais vétérinaires mensuels
Pour fonctionner l’association compte sur les cotisations de ses 1000 adhérents. Mais les sources de dépenses sont telles que les dons restent essentiels pour la survie de la structure. En quelques chiffres, A.D.A.D.A représente 600 tonnes de foins par an, 90 hectares de prés et plus de 30 kilomètres de clôtures à entretenir, 3 500 à 5 000 euros de frais vétérinaires mensuels, 1 300 sabots à parer 4 fois dans l’année, environ 80 adoptions annuelles, et dans le même temps, plus d’une centaine de nouveaux arrivants.
Adhésion, parrainage, dons, bénévolat : les moyens d’aider et de soutenir l’association sont nombreux. Si vous souhaitez contacter l’association, retrouvez son profil en cliquant ici.