par Sophie MAXENCE
Les familles d'accueil longue durée, un espoir pour les animaux vulnérables
Pour les animaux abandonnés en situation de grande fragilité, les adoptions relèvent presque l'impossible. Grâce aux familles d'accueil longue durée, une nouvelle vie s’offre à eux. Zoom sur ce dispositif « sur mesure » avec l’association Une patte dans la main (UPDM).
Créée il y a dix ans, l'association Une Patte dans la Main recueille et soigne les chats, les chiens, les animaux de ferme et les NAC dans le Maine-et-Loire (49) ainsi que dans les départements limitrophes. L’association fonctionne uniquement avec des familles d’accueil, aux profils variés.
Parmi elles se trouvent les familles d'accueil longue durée (FALD) qui recueillent les animaux les plus difficiles à faire adopter, en raison de leur état de santé ou de leurs besoins spécifiques. « On accueille beaucoup d'animaux blessés ou atteints de pathologies lourdes comme des amputations, des handicaps, des infections chroniques. Une fois requinqués, on veut leur donner une stabilité en leur permettant de rester dans la même famille et avoir une continuité de soins, d’où le dispositif des FALD que nous avons mis en place », explique Chloé Mommer, la présidente.
Les animaux placés en FALD peuvent aussi l’être en fonction de leur âge ou de leur comportement. « Nous recueillons aussi de vieux chiens malades, souffrant d’une forte anxiété de séparation. S’ils se sont attachés à leur famille d’accueil, on ne va pas leur faire vivre un nouveau changement avec une adoption classique » ajoute Chloé Mommer. Dans ce cas, si elle l’accepte, la famille d’accueil garde l’animal jusqu’à sa fin de vie et devient FADL, sur le modèle des paniers-retraites.
Une prise en charge entièrement financée par l'association
Concrètement, les animaux placés en FALD sont identifiés au nom de l’association. Cette dernière s’engage à prendre en charge les frais vétérinaires et, autant que possible, les dépenses alimentaires. « Nos FALD accueillent des animaux nécessitant les plus souvent une alimentation adaptée, parfois coûteuse. Nous essayons de fournir ce qu'il faut grâce aux dons et aux collectes, mais l'engagement financier que cela représente pour l’association reste un défi permanent », explique Chloé Mommer.
Le coût des soins vétérinaires est la charge la plus importante pour l'association. Si elle participe à différents événements pour collecter des dons, elle compte aussi beaucoup sur le système des parrainages pour soutenir son dispositif de FALD. « Les parrains et marraines sont en contact avec la famille d’accueil et reçoivent régulièrement des nouvelles de l’animal. Ils peuvent envoyer des petits colis ou faire des dons financiers » détaille Chloé Mommer.
De son côté, la FADL s’engage à accueillir l’animal jusqu’à la fin de sa vie et à lui prodiguer tous les soins, ce qui implique souvent de nombreux allers-retours chez le vétérinaire. « Les familles doivent être prêtes à s'investir au quotidien. Cela demande du temps, de la présence et beaucoup de patience, souligne Chloé Mommer. Ce n’est pas toujours simple de s’occuper d’un animal malade ou qui a subi des traumatismes. Il y a souvent un long travail de sociabilisation à effectuer, en plus des soins à prodiguer. »
Un système complémentaire aux adoptions
Le dispositif des FALD ne se substitue pas pour autant aux adoptions. « Malheureusement, nous avons beaucoup de mal à faire adopter des animaux un peu atypiques » regrette la responsable. Parfois, les FALD finissent par adopter elles-mêmes leur protégé, ou il peut y avoir des demandes d’adoptions pour des animaux placés en FALD. « Dans ce cas, si la demande convient, si tous les feux sont au vert, alors on peut réaliser l’adoption » fait savoir Chloé Mommer.
L’association Une Patte dans la Main héberge actuellement en FALD une quarantaine de chats, huit chiens, un NAC et plusieurs animaux de ferme. En parallèle, l'association gère également des colonies de chats libres, vivant principalement dans des familles d'accueil longue durées situées à la campagne, capables d’offrir des abris extérieurs. « Nous avons des partenariats avec des communes pour la gestion des chats errants et nous suivons actuellement 115 chats libres. Ce réseau de FALD situées en zones rurales est donc essentiel », ajoute la présidente.
Pour continuer à faire vivre ce dispositif des FALD, l’association a besoin de soutien, via le système de parrainage, mais aussi de dons : « nous lançons régulièrement des appels pour des couvertures, des produits d'hygiène, des harnais de portage, des chariots à roulettes ou bien encore pour de la nourriture spécialisée » indique Chloé Mommer.