par Sophie MAXENCE
Stérilisation des chats errants : c’est le moment d’agir !
©Irina Delafond - Ecole du Chat Libre de Bordeaux
L’École du Chat Libre de Bordeaux rappelle l'urgence de la stérilisation des chats errants avant le début de la période de reproduction qui débute au printemps.
« Chaque hiver nous essayons de faire passer le même message : si vous avez repéré un ou plusieurs chats errants, c’est le moment de nous appeler ! » fait savoir Émilie, bénévole à l’École du Chat Libre de Bordeaux (33). L’association s’occupe de la stérilisation des chats des rues dans plusieurs communes de la métropole bordelaise. En près de 20 ans d’existence, les bénévoles connaissent bien la réalité du terrain : « nous savons qu’à partir de fin mars, début avril, au moment où la période de reproduction des chats débute, nous allons faire face à un nombre important de naissances de chatons. Nous ne pourrons pas apporter notre aide à toutes les personnes qui en auront besoin et nous ne pourrons pas sauver tous les chats. Il faut donc agir en amont des naissances. »
L’hiver est ainsi la période idéale pour mener des actions de trappage et de stérilisation comme l’explique Émilie. « Cette période de trêve, pendant laquelle les chaleurs s’arrêtent, est aussi la période où notre activité est la plus calme. Nous sommes beaucoup moins sollicités donc nous avons donc du temps pour conseiller et accompagner les personnes qui nous appellent. Nous avons également plus de matériel de trappage disponible. »
L’École du Chat Libre de Bordeaux s’adresse ainsi à toutes les personnes qui se trouvent face à un ou plusieurs chats errants, et qui ont commencé à les nourrir. Pour agir sereinement et efficacement, il faut, en parallèle du nourrissage, faire appel à une association locale pour attraper les matous et les faires stériliser. On évite ainsi de se retrouver dépassé par la situation en découvrant une chatte gestante, ou la naissance de chatons dont on ne peut s’occuper.
« J’ai lu sur les réseaux sociaux des réactions de personnes qui ne comprenaient pas pourquoi notre association insistait dès à présent sur la nécessité de la stérilisation alors qu’il est « si facile de faire adopter des chatons ». Il y a là une méconnaissance de la situation globale. Chaque année nous récupérons des chatons nés pendant l’été alors que les adoptions sont au plus bas parce les gens sont en vacances. Après quelques mois, ces chatons se retrouvent sans foyer, tandis que beaucoup d’associations et de refuges sont saturées et que des naissances continuent d’avoir lieu, et ce de plus en plus tardivement dans l’année. Cette réalité n’est malheureusement pas toujours visible pour le grand public, déplore Émilie, qui ajoute : Il faut faire confiance aux associations. Nous ne faisons pas de reproches aux gens. Nous sommes dans une démarche de sensibilisation car nous voyons ce qu’il se passe sur le terrain. On essaie d’être des lanceurs d’alerte. »
La marche à suivre pour venir en aide à un chat errant
Étant conscient de cette problématique, comment agir au mieux dans l’intérêt des matous ? « Le nourrissage d’un chat des rues doit toujours aller de pair avec la stérilisation, détaille l’École du Chat Libre de Bordeaux. Lorsqu’on trouve un chat errant, le premier réflexe est de rechercher s’il a un propriétaire. S’il est assez sociable, on l’emmène chez le vétérinaire pour voir s’il est pucé, sinon on n’hésite pas à passer des annonces sur des sites spécialisés ou des réseaux sociaux, mais aussi à coller quelques affiches et à faire du porte-à-porte auprès de son voisinage. Si les recherches ne donnent rien au bout de quelques semaines, il faut alors contacter une association de protection animale pour être accompagné en fonction de chaque situation et procéder à la stérilisation de l’animal. Il ne faut surtout pas attendre des mois pour agir, au risque de se retrouver en panique à l’arrivée des chatons. »
Les bénévoles de l’École du Chat Libre de Bordeaux savent que leur message n’est pas toujours facile à appréhender. « Faire stériliser les chats des rues pour éviter les naissances, les surpopulations et la misère féline est quelque chose de très abstrait. Cela touche moins que des sauvetages ou des adoptions mais c’est essentiel. En 20 ans d’action locale, auprès de groupes entiers de chats des rues, nous avons contribué à améliorer le sort des chats errants à notre échelle. Mais il y a encore beaucoup de travail. J’espère qu’un jour nous arriverons à stabiliser la situation à Bordeaux mais aussi partout où des associations comme la nôtre agissent. »