par Natalie PILLEY
Deux mois sans stérilisation : les refuges submergés de chatons
En pleine saison printanière et après deux mois de confinement, les refuges se retrouvent submergés de portées de chatons. Une conséquence directe du refus de la plupart des vétérinaires de stériliser pendant le confinement, que n’ont pas apprécié les personnels d’associations.
« Sincèrement, je n’ai pas compris que les vétérinaires refusent de stériliser pendant deux mois. Les conséquences sont dramatiques. Il va y avoir une année très difficile. » Patricia Gélébart, présidente du refuge « L’Ecole du Chat de Quiberon » dans le Morbihan, ne cache pas son amertume ni ses inquiétudes pour l’avenir. Et son discours rejoint celui de nombreux responsables d’associations que nous avons contactés… « Nous avions pourtant les moyens de respecter les règles sanitaires, déplore-t-elle. Nous avions proposé de venir masqués, de déposer la chatte devant le cabinet et de revenir la chercher, bref de ne pas être du tout au contact des vétérinaires. C’est incohérent que les caissières aient continué de travailler masquées dans des supermarchés, et que les vétérinaires isolés dans un univers aseptisé ne nous aient pas aidés. Résultat : nous sommes envahis de portées de chatons. »
Des efforts de longue haleine mis en péril
Patricia est d’autant plus amère que, selon elle, cette démarche des vétérinaires (la plupart, car certains ont continué de le faire... sans que ce soit officiel, nous ont confié certains responsables d'associations) est venue briser un travail et des efforts de très longue haleine : « Nous sommes un petit refuge situé au bout du monde, cela fait douze ans que nous trappons pour faire stériliser. Et d’un coup, cette interruption des stérilisations fait repartir la chaîne infernale. »
Moins de demandes depuis le déconfinement
Soucieuse de placer ses chatons dans « de bonnes familles, et pour la vie », Patricia a constaté une nette baisse des demandes d’adoption de chatons depuis le 11 mai : « Pendant le confinement, nous avons continué de travailler, et heureusement car il y avait énormément de demandes. Bloqués chez eux, les gens étaient déchaînés, ils voulaient tous des chatons ! Et voilà qu’aujourd’hui, il y a des chatons partout, y compris sur le bon coin… Alors nous, les refuges, allons avoir beaucoup de difficultés à placer les nôtres. »
Surtout, si vous avez envie d’un petit compagnon félin, ne cédez pas à la facilité et allez le chercher dans un refuge pour soutenir les acteurs de la protection animale !
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