par Sophie MAXENCE
La Sauvegarde du Nord : développer le lien homme-animal « répond à un besoin »
Un des chiens du dispositif "Pro Pause", lieu de répit pour personne précaire, accueilli dans la maison, sur des coussins Agrobiothers © La Sauvegarde du Nord
L’association, qui accompagne des personnes vulnérables et en grande précarité, renforce l’accueil des animaux afin d’aider au mieux son public à retrouver une place dans la société.
La Sauvegarde du Nord est une association créée en 1957 qui agit dans le département du Nord (59) afin d’aider des personnes en situation de vulnérabilité économique, sociale ou médicale. La structure et ses 1500 employés, accompagnent en moyenne chaque année plus de 35 000 personnes. Elle dispose de cinq champs d’expertise : la protection de l’enfance, l’inclusion sociale, l’addictologie, la santé et le handicap.
Centrée autour de l’aide à la personne, cette association n’en n’oublie pas pour autant les animaux car les relations avec nos amis à quatre pattes font partie intégrante de ses objectifs : aider les personnes en difficulté à « (re)trouver une vie digne et une place dans la société. » « Notre accompagnement évolue tout le temps, détaille ainsi Anne-Elodie Le Gallès, responsable mécénat pour La Sauvegarde du Nord. Nous incluons de plus en plus les animaux dans certains de nos dispositifs et de nos établissements, alors que ce n’était pas forcément le cas il y a quelques années. Cela est venu d’une demande des publics que l’on suit. On s’est rendu compte que ça répondait à un besoin. »
La Sauvegarde du Nord a ainsi participé à l’opération organisée par Solidarité-Peuple-Animal et Agrobiothers à Lille, en janvier dernier. Les accessoires pour animaux récoltés ont été mis à disposition de l’un des 93 établissements gérés par l’association, accueillant des personnes en situation de grande marginalité. « Nous avons ouvert ce lieu de répit aux personnes sans domicile, accompagnées de leurs animaux, alors que beaucoup d’établissements de ce type n’acceptent toujours pas les compagnons à quatre pattes, détaille Anne-Élodie Le Gallès. » Les animaux, principalement des chiens, sont les bienvenus à l’intérieur même de la maison d’accueil, tandis qu’un chenil a été construit à l’extérieur.
Autre exemple d’inclusion de l’animal, des chenils ont été construits au sein de « La communauté thérapeutique », l’un des établissements de La Sauvegarde du Nord situé à Cateau-Cambresis et destiné à l’accueil des personnes en situation de dépendance. « Là encore nous rencontrons souvent des profils de personnes accompagnées de leur animal et qui ne peuvent pas- et ne souhaitent pas - s’en séparer le temps de notre accompagnement qui dure souvent plusieurs mois » indique Anne-Élodie Le Gallès.
L’intégration de l’animal dans les missions d’accompagnement aux personnes en difficulté ne se résume pas à l’aménagement d’installation adéquates pour les animaux. « Nous sommes également en train de former certains de nos salariés à l’accueil de l’animal » souligne-t-on ainsi à La Sauvegarde du Nord. Ce volet formation devrait également s’étendre à la médiation animale. « Nous faisons déjà appel à des associations spécialisées en médiation animale notamment pour ce qui concerne notre travail auprès des enfants et des personnes en situation de handicap, selon Anne-Élodie Le Gallès. Nous nous rendons compte de l’importance de la relation avec l’animal pour ces publics, et nous souhaiterions que certains de nos propres salariés aient des formations spécifiques sur ce sujet. »
Pour continuer à développer ses projets autours des animaux, La Sauvegarde du Nord est à la recherche de dons d’accessoires et de nourriture, pour chiens essentiellement. « Intégrer l’animal dans nos missions contribue au bien-être des personnes que nous aidons, soit en leur permettant de conserver une relation déjà nouée avec un animal, soit en leur permettant d’en créer une nouvelle » conclut Anne-Élodie Le Gallès.