par Sophie MAXENCE
Nid’Accueil : une vie en toute liberté
©Association Nid'Accueil
Installée en Côte-d’Or, l’association offre un lieu de vie à des animaux qui n’ont que peu de chance d’être adoptés. Actuellement une centaine de chats cohabitent dans cet écrin de verdure, avec quelques équidés et ovins.
Le refuge Nid’Accueil a ouvert ses portes en 2006 à Cussey-les-Forges, dans le département de la Côte-d’Or (21). Le but premier de l’association depuis sa création, est toujours le même : offrir un lieu sécurisé à des animaux qui n’auraient pas la chance d’être adoptés car trop âgés, malades, handicapés, trop maltraités pour pouvoir de nouveaux être mis en confiance avec l’homme, ou bien tout simplement trop sauvages.
Aujourd’hui les pensionnaires sont essentiellement des chats, coulant des jours heureux grâce aux bons soins de l’association. Plus exactement, 107 félins se partagent le domaine de trois hectares et demi, entouré de champs et de forêt. Il s’agit le plus souvent d’anciens chats errants, recueillis par l’association qui s’est occupée de les identifier, les stériliser et les soigner.
Un nid douillet en libre-service
« Notre but était d’offrir à ces chats un lieu où ils pouvaient vivre en toute liberté : on ne souhaitait pas les mettre dans des enclos fermés, détaille Jessica Collard, trésorière et cofondatrice de Nid’Accueil. La propriété est close par des murs et du grillage, ce qui n’empêche pas nos chats de passer par-dessus, mais ils reviennent toujours. »
Et pour cause, les matous peuvent bénéficier d’un logis tout confort et facilement accessible comme l’explique la trésorière. « Nous mettons à leur disposition des chalets carrelés, aménagés avec des corbeilles et chauffés l’hiver. Les chats ont également en permanence des croquettes. »
Cela est indispensable car les animaux de Nid’Accueil sont en grande partie très craintifs et préfèrent éviter la présence des humains. « Les chats les plus sauvages se cachent. Ils viennent seulement le soir quand il n’y a personne, pour manger et se mettre à l’abri » précise Jessica Collard.
« Ne forcer à rien »
« A leur arrivée chez nous, les chats sont stérilisés, identifiés, testés et vaccinés (si leur état le permet) et bien sûr déparasités, poursuit la co-fondatrice de l’association. Les animaux suivent une période de quarantaine dans notre chalet d’isolement, ce qui nous permet de voir si certaines maladies se déclarent, et ce qui favorise l’adaptation du chat à son nouvel environnement, en lui donnant le temps de prendre ses marques. Une fois le rappel de vaccin fait, si l’animal est prêt, il peut sortir. »
Le plus important pour les deux responsables de Nid’Accueil est ainsi de ne « forcer à rien ». L’adoption n’est pas leur principal objectif. Seuls les animaux qui se montrent les plus sociaux et les plus proches de l’homme sont susceptibles d’être placés auprès d’adoptants « dont le mode de vie correspond au caractère de l’animal » souligne Jessica Collard. En moyenne, 30 à 40 adoptions de chats sont ainsi réalisées par Nid’Accueil chaque année.
Un travail en développement avec les mairies
Nid’Accueil mène aussi des actions de sensibilisation auprès du grand public et des communes. « Nous faisons un travail de pédagogie sur l’importance de l’indentification et de la stérilisation, et nous effectuons des campagnes de stérilisation de chats errants pour de petits villages. Nous passons des conventions qui respectent nos valeurs : la mairie doit s’engager à pouvoir fournir un local aux chats libres, pour qu’ils puissent être suivis et nourris. »
Si Jessica Collard reconnaît qu’il n’est pas toujours évident, en milieu rural et avec des communes ayant souvent peu de moyen, de développer des partenariats, elle observe depuis quelques années un changement de mentalité et de pratiques. La crise sanitaire a même été un accélérateur. Ainsi, suite au premier confinement et à un arrêt temporaire des stérilisations, la commune de Cussey-les-Forges s’est rapidement trouvée dépassée l’été dernier par sa population de chats.
Le nouveau maire a fait appel à Nid’Accueil et cela a été l’occasion de nouer, pour la première fois, un contact : « Une vraie communication s’est mise en place, se réjouit Jessica Collard. Non seulement nous avons pu aider la commune, mais nous avons également pu mieux expliquer qui nous étions et ce que nous faisions. » Installé depuis près de 20 ans à Cussey-les-Forges, Nid’Accueil a vu pour la première fois sa demande de subvention acceptée par la mairie pour cette année 2021.
Les principaux besoins de l’association
Malgré ce nouveau soutien, l’association a toujours besoin d’aide pour prendre soins de ses pensionnaires, majoritairement des félins, mais également quelques équidés et des ovins. Deux ânes, une ponette, un cheval, trois béliers et deux brebis vivent au refuge. Si l’association parvient régulièrement à se fournir en foin pour l’automne et l’hiver, il lui est plus difficile d’acheter certains compléments alimentaires beaucoup plus onéreux. Cette nourriture est cependant indispensable pour le cheval de l’association à qui il manque beaucoup de molaires et qui a besoin de nourriture adaptée.
Outre l’alimentation, l’autre gros poste de dépense de Nid’Accueil est celui consacré aux frais vétérinaires. « C’est ce qui est le plus difficile à gérer souligne Jessica Collard. Nous avons un groupe d’animaux de tous les âges, et pas toujours en très bonne santé. Nous pouvons anticiper les frais fixes, comme les vaccinations et les rappels, mais il y a toujours des imprévus. Par exemple, nous devons prochainement faire opérer quatre de nos animaux pour leurs dents, ce qui va nous couter environ 1500 euros. Nous avons également effectué un sauvetage de chats en provenance de Mayotte, souffrant de grosses malformations au niveau de yeux. Ils vont avoir besoin de soins qui vont engendrer des coûts importants. »
Si vous souhaitez contacter et soutenir Nid’Accueil, vous pouvez consulter son profil ici