Article publié le 06 Novembre 2024 10:00:00
par Sophie MAXENCE

Trouver de nouveaux terrains pour les chats libres : une mission difficile

En Alsace, l'association Les Chats Sociés souligne l'importance — et la difficulté — de trouver des lieux sûrs pour libérer les chats stérilisés et identifiés, lorsque leur site d'origine présente des dangers.

Après avoir été trappés, stérilisés, soignés et identifiés, les chats errants ne peuvent pas toujours retourner sur leur lieu de capture. Plusieurs raisons justifient cette décision. La proximité des routes dangereuses ou des risques d'empoisonnement peut rendre leur libération sur place impossible. Dans d'autres situations, le décès ou l'incapacité de la personne qui nourrissait les chats imposent de trouver un nouvel endroit pour ces félins.

La présidente de l'association Les Chats’sociés, située à Schiltigheim dans le Bas-Rhin (67), illustre les défis auxquels font face les associations de protection animale dans de telles situations : « Nous avons récemment rencontré le cas d'une jeune chatte, impossible à sociabiliser. Trappée et stérilisée à 3 mois et demi, elle refuse toujours tout contact avec les humains à l'âge de 6 mois. Nous devons donc la relâcher pour qu'elle vive en tant que chat libre, mais il est impossible de le faire sur son terrain d'origine, trop dangereux car entouré de routes. Cette jeune chatte n'est pas du tout habituée aux dangers de la route, contrairement aux chats adultes. Il faut donc lui trouver un autre endroit. »

Pour faire face à ce type de situation, l'association Les Chats’sociés est en recherche active de terrains privés sur lesquels les chats libres peuvent être relâchés. « L'idéal est un emplacement en milieu rural, loin des axes routiers très fréquentés. Ce peut être par exemple une ferme ou une écurie », précise la présidente des Chats Sociés. Les propriétaires de ces lieux s'engagent à fournir aux chats un abri, un point de nourrissage et une surveillance de leur santé. L'association, quant à elle, reste propriétaire des animaux et couvre les principales dépenses, comme l'explique la responsable : « les chats sont stérilisés et identifiés sous le nom de l'association. Cette identification, c'est un peu leur assurance maladie. Le jour où le chat a un problème de santé, les personnes à qui appartiennent le terrain nous appellent et on prend les frais vétérinaires en charge. Nous fournissons également la nourriture grâce à nos collectes. »

Relâcher un chat libre dans un nouvel endroit nécessite cependant quelques précautions. « Un chat que l'on déplace ne peut pas être libéré immédiatement dans un nouvel endroit,  souligne la présidente. Les chats sont donc installés dans de grandes cages à chien pendant 15 jours à 3 semaines, dans un endroit à l'abri des intempéries, pour qu'ils s'habituent aux nouvelles odeurs, aux personnes et aux bruits de leur nouvel environnement.  Quand on fait ce travail en amont, nous avons plus de 80% de chance que le chat reste ensuite sur place. »

C’est aussi pourquoi l’association ne déplace jamais une colonie de 8 à 10 chats, mais seulement 1 ou 2 félins maximum par terrain. « Nous sommes en recherche active de particuliers prêts à accueillir des chats libres sur leur terrain, mais c’est vraiment difficile à trouver. Nous recherchons dans tout le Bas-Rhin, ou dans les départements voisins comme les Vosges » indique la présidente des Chats’sociés.

Ailleurs en France, il existe des programmes « de chats libres à la ferme » développés entre des associations de protection animale et des agriculteurs. C’est notamment le cas dans la Marne, où l’association Adopte un Matou travaille avec différents exploitants agricoles pour l’accueil de chats libres. Ces exemples restent cependant encore peu développés sur notre territoire, contrairement à d’autres pays, notamment les États-Unis, où le principe des Barn Cat Programs (programmes de chats à la ferme) est plus courant.