par Katia RENARD
Devenez bénévole
Si la fin des contrats aidés plonge les refuges dans la crise, c’est parce qu’elle signifie que le bien-être et le confort des animaux risquent de s’en trouver impactés par manque de bras. Nettoyer, nourrir, entretenir, promener… Et si vous vous retroussiez vos manches ?
Roger a 79 ans. Pour lui, pas question de rester sur son canapé à regarder la télé. Plusieurs fois par semaine, il rejoint l’équipe du bric à brac du refuge Pas si bêtes pour donner un coup de main. « J’ai travaillé comme ébéniste toute ma vie professionnelle, explique-t-il, alors ici, je m’occupe de tout ce qui concerne le bois. C’est-à-dire que je trie les meubles, je jette, je répare, je nettoie et je range ! »
L’engagement n’a pas d’âge
Avec Marie, âgée de 60 ans, Nicole et Georges, de 68 et 71 ans, Rachel et les autres, Roger est le noyau dur de l’équipe de bénévoles sur laquelle Jeannette Bosquet peut compter depuis des années. « Ils sont tous retraités parce que les jeunes ont moins le temps de donner du temps, explique celle qui fédère cette petite troupe. C’est normal, ils démarrent dans la vie professionnelle, ont des enfants… Sans mes retraités, le refuge ne pourrait pas survivre. »
Tous ensemble, les bénévoles de Pas si Bêtes cumulent en effet des centaines d’heures de travail qu’aucun patron ne pourrait payer. Une partie s’active au bric à brac, une autre officie au refuge où ils s’occupent des chiens et des chats, encadrés par deux salariés. Et cela sept jours sur sept. « Evidemment, ils ne sont pas tous là tous les jours, mais chacun donne au moins une demi journée par semaine et d’autres plusieurs, détaille Jeannette. Ils font comme ils veulent et surtout comme ils peuvent. Il faut savoir faire confiance, expliquer ce dont on a besoin, et permettre à chacun de faire ce qui lui convient et le responsabiliser. Et là, tout se passe bien. » Celle qui se voit plus comme une animatrice que comme le chef d’une armée estime que quand cela se passe mal, la faute en incombe d’abord à la structure qui recrute. « Il faut bien expliquer ce qu’on attend et ne pas garder quelqu’un qui ne vient pas pour les bonnes raisons. »
Des bénévoles triés sur le volet
Pour le refuge de Brignais, qui peut compter également sur un groupe de bénévoles de confiance, tout se joue au recrutement. « Nous les trions sur le volet, déclare Gino Bardet, le directeur technique. Je l’assume : on les « cuisine » un peu pour mesurer leur engagement, leur ambition, et on leur demande comment ils voient l’aide qu’ils pourraient nous apporter et sur quelle durée. Car ça nous prend aussi du temps de les former, surtout dans l’animalier. Il y a des consignes strictes pour la sécurité, l’alimentation. On ne peut pas faire n’importe quoi. Mais ceux qui passent la sélection restent longtemps après. Car il y a une bonne ambiance chez nous ! »