par Natalie PILLEY
Solidarité-refuges au secours de la faune sauvage
Même si l’immense majorité des refuges et associations de protection animale gère les abandons d’animaux domestiques, la faune sauvage ne doit pas être oubliée ! Sur la plateforme Solidarité-refuges, plusieurs associations sont spécialisées…
Certes, ce sont essentiellement des animaux domestiques, abandonnés ou maltraités, qui peuplent les refuges et associations en France : chiens, chats, chevaux, NAC… Mais les besoins auprès de la faune sauvage, souvent méconnus, sont très importants. C'est pourquoi la plateforme Solidarité-refuges est ouverte aussi à ces associations qui se consacrent uniquement aux animaux sauvages. Que vous soyez un refuge, un volontaire ou une entreprise, pensez-y !
C’est le cas par exemple de « L’Hirondelle », à Saint-Forgeux, dans le Rhône, ou de « Volée de piafs », à Languidic, dans le Morbihan, qui ont déjà rejoint Solidarité-refuges. Leur rôle ? Récupérer des animaux sauvages (oiseaux ou mammifères) malades ou blessés, les soigner jusqu’à ce qu’ils soient capables de retrouver leur autonomie, puis les relâcher en liberté, dans la nature.
Un hôpital pour animaux sauvages
« En résumé, nous sommes un hôpital pour animaux sauvages », explique Anne Fourier, salariée du centre de soins pour animaux sauvages « L’Hirondelle », qui dispose désormais de trois sites. En période de « pic », c’est-à-dire de fin juin à mi-août environ, pas moins de 35 personnes travaillent au quotidien – 6 salariés, mais aussi des bénévoles, des stagiaires et des éco-volontaires.
Canicule meurtrière sous les toits
« Et il faut bien ça, parce que cet été, nous avons hébergé jusqu’à 1100 animaux en même temps ! Essentiellement des oiseaux, notamment de jeunes martinets noirs. » Pourquoi l’été ? « Parce qu’avec la canicule, les oiseaux nichent sous les toits… et quand il fait 40° en bas, il fait 60° en haut. Les jeunes n’arrivent pas décoller, et tombent du toit. »
Outres les oisillons tombés du nid, il y a aussi les animaux qui arrivent blessés parce qu’ils ont été victimes de prédation ou de « dénichages actifs » - par exemple un élagage. Mais aussi des mammifères : hérissons, écureuils, loirs, blaireaux, fouines…
Qui contacte l’association ? « Essentiellement le grand public, mais ce peut être aussi les pompiers, les mairies, les gendarmes, les cliniques vétérinaires... Nous avons également des « récupérateurs », entre 100 et 150 inscrits, qui vont chercher les animaux chez les gens ne pouvant pas se déplacer. »
Des soigneurs formés à la faune sauvage
Certains animaux arrivent malades ou blessés, d’autres carrément mourants, et sont pris en charge immédiatement par l’équipe de « L’Hirondelle » : « Tous des soigneurs, formés sur la faune sauvage en centre de soins, précise Anne. Bien sûr, nous sollicitons aussi l’aide des vétos pour les vaccins, les radios, et parfois hélas l’euthanasie. »
Heureusement, la plupart du temps, l’équipe de « L’Hirondelle » sauve les animaux… et les remet en liberté ! « En moyenne, les animaux restent chez nous 35 jours. Certains restent 24 heures, d’autres 3 ou 6 mois. Par exemple, si la migration est passée, nous ne pouvons pas relâcher l’oiseau tout de suite. » Plusieurs volières de rééducation ont déjà été construites, et un chantier bénévole est actuellement mis en place pour la construction d’une nouvelle volière.
Conseils par téléphone
L’association donne aussi beaucoup de conseils téléphoniques : « C’est important d’aider les gens à distance, parce que nous sommes parfois à saturation et qu’un oisillon tombé du nid, par exemple, il faut le nourrir toutes les dix minutes ! Donc on conseille les gens, puis on les encourage à réintroduire l’oiseau dès que possible dans la nature. »
Même philosophie à l’association bretonne « Volée de piafs », qui a recueilli plus de 4000 animaux sauvages en 2019 – oiseaux et mammifères ! Certes, les oiseaux sont encore largement concernés – oisillons victimes de la chaleur sous les toits, goélands mazoutés (car même sans marée noire, des bateaux dégazent en mer…), etc. « Mais pour la première fois cette année, c’est le hérisson qui est l’espèce la plus représentée », explique Benjamin Grimont, responsable du développement.
Essentiellement des juvéniles déboussolés (au printemps, les hérissons sont dérangés par les personnes qui font leur jardin, utilisent la tondeuse, etc.), ou encore touchés par ce staphylocoque doré grandissant actuellement, qui diminue considérablement leurs défenses immunitaires. »
Ramassage et accidents de la route
Globalement, à « Volée de piafs », la première cause d’accueil est le ramassage des juvéniles – soustraits à leur milieu naturel par mégarde ou par méconnaissance – et la seconde, les chocs de véhicule : renards, blaireaux, chevreuils, rapaces (surtout nocturnes)…
L’association fonctionne avec 4 salariés, mais aussi des volontaires en service civique et des stagiaires – étudiants ou adultes en reconversion professionnelle. Sans oublier les bénévoles, bien sûr ! « Nous avons une soixantaine de bénévoles réguliers, et plus d’une centaine sur toute l’année, de façon ponctuelle », explique Benjamin. Une somme d’énergies humaines indispensable pour venir en aide aux besoins croissants de la faune sauvage…
Cliquez ici pour découvrir le profil de l’association « Volée de piafs »u
Et découvrez ci-dessous une petite vidéo qui donne un bel aperçu du centre :
Cliquez ici pour découvrir le profil de l’association « L’Hirondelle »
Et ici pour leur dernière annonce demandant de l’aide pour un chantier bénévole de construction d’une nouvelle volière !