par Natalie PILLEY
Salariés, bénévoles, stagiaires… Quels statuts dans un refuge ?
Un refuge animalier est aussi une vibrante ruche humaine. Voici un point sur les principaux statuts possibles que l’on y trouve – peut-être sera-ce bientôt le vôtre aussi, si vous souhaitez vous engager dans la protection animale !
Un refuge pour animaux abandonnés est le plus souvent géré sous forme d’association loi 1901 à but non lucratif. Ce qui n’empêche pas la présence de salariés, qui peuvent être en CDI ou en CDD. Ce sont souvent des postes administratifs – secrétariat, accueil… mais parfois aussi des soigneurs.
Plus de bénévoles que de salariés
Dans le domaine de la protection animale, il y a généralement très peu de salariés et beaucoup de bénévoles ! A commencer par le président/la présidente. Les bénévoles sont l’ADN des refuges animaliers qui ont souvent très peu de moyens. Sans eux, les animaux ne pourraient pas être accueillis et soignés. Lisez à ce sujet notre billet du 12 février dernier. Toutes sortes de missions sont attribuées aux bénévoles - et pas toujours les plus engageantes, d’où le coup de chapeau à leur rendre !
Une période d'essai, même pour les bénévoles
« Chez nous, les bénévoles font obligatoirement une demi-journée à une journée d’essai avant d’intégrer notre équipe, précise Florence Damery, présidente du Refuge de l’espoir SPA de Pierrelatte et du Tricastin.
Un bénévole doit bien voir et bien comprendre tous les aspects d’un refuge, et ne peut pas faire n’importe quoi sous prétexte qu’il n’est pas rémunéré. Chez nous, la plupart des bénévoles font tout – y compris les tâches les plus ingrates, comme le nettoyage. Être bénévole, ce n’est pas uniquement venir sortir les chiens en promenade ! »
Délégué-enquêteur bénévole
En fonction de leurs compétences spécifiques, certains bénévoles ont néanmoins une mission précise, tel Marc que nous avons rencontré à Pierrelatte en février 2020, et qui est « délégué-enquêteur bénévole ». C’est lui qui, suite à un signalement de maltraitance envers un animal domestique, contacte la personne sur laquelle pèsent des doutes.
« Je vais d’abord la rencontrer, discuter avec elle, lui donner des conseils si c’est juste de la méconnaissance des besoins de l’animal, nous explique-t-il. Et, si besoin, j’alerte les autorités compétentes pour demander un retrait de l’animal par voie légale (arrêté du maire, police, gendarmerie…) Mais en tant que délégué-enquêteur, je ne peux intervenir que sur délégation de la présidente. »
Stagiaires avec convention de stage
Il faut aussi citer les stagiaires, qui sont fréquents dans les refuges. Des bras et de l’énergie supplémentaires toujours bienvenus ! Ils ne sont pas là de façon floue, leur stage doit être encadré par ce qu’on appelle une convention de stage où sont définis leurs missions, les horaires.... Les stagiaires peuvent être rémunérés, mais il faut savoir que c’est rarement le cas, surtout pour les petits refuges qui n’ont guère de moyens.
Des "stages de 3e" aux adultes en reconversion
Les stagiaires sont la plupart du temps des jeunes, soit des collégiens (« stage de 3e ») ou lycéens, soit des jeunes amoureux des animaux et désireux de « booster » un peu leur CV tout en découvrant le monde de la protection animale.
Mais on trouve aussi des stagiaires adultes, le plus souvent des femmes qui n’avaient jamais travaillé et qui veulent remettre le pied dans la vie active, ou encore des jeunes femmes en reconversion professionnelle comme Honorine Vissuzaine, dont nous ferons prochainement un portrait sur le blog et qui, de stagiaire à l’association drômoise « 4 Pattes sans Toit », a tellement aimé cet univers qu’elle y est restée comme bénévole – eh oui, il faut le savoir, les stages ne débouchent que rarement sur une embauche salariée !
Certains présidents d’association privilégient les stages de longue durée, comme Florence qui nous explique « ne jamais prendre des stages de 3e, c’est juste une semaine, 5 jours c’est trop court. Je préfère m’investir auprès de stagiaires qui viennent plus longtemps. »
Le succès du Service Civique
Enfin, il faut penser aussi aux jeunes en Service Civique. Ce dispositif français d'encouragement à l'engagement de citoyenneté et de soutien public à celle-ci a été créé par la loi du 10 mars 2010 par Martin Hirsch. Il a beaucoup de succès, et de nombreux refuges y ont recours ! Ces derniers ont tout à y gagner puisque le jeune est rémunéré par l’Etat : en effet, le Service Civique s'adresse aux jeunes de 16 à 25 ans, jusqu'à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap. Indemnisé 580 euros par mois, il permet de s'engager sans condition de diplôme dans une mission d'intérêt général au sein d'un établissement public, d'une collectivité…ou d'une association, comme les refuges pour animaux abandonnés !
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Cliquez ici pour le portrait de Maxime, agent de fourrière et ex-bénévole du Refuge de l'espoir